Bacha Bazi: Le phénomène, ses racines et les solutions possibles
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Qu’est-ce que le Bacha Bazi ?
Le Bacha Bazi, qui signifie en persan « jouer avec des garçons », est un phénomène socio-culturel ancré dans certaines régions d’Afghanistan. Il implique le recours à la coercition pour obliger des garçons, généralement âgés de 10 à 18 ans, à danser devant des hommes adultes lors de rassemblements privés. Au-delà de la danse, ces garçons sont souvent contraints de fournir des services sexuels, ce qui en fait une forme d’exploitation sexuelle des enfants.
Racines historiques et culturelles :
Le Bacha Bazi n’est pas un phénomène nouveau en Afghanistan ; ses origines remontent à plusieurs siècles, où il était considéré comme un divertissement parmi les classes aristocratiques et dirigeantes. Cependant, cette pratique a dégénéré au fil du temps pour devenir un moyen d’exploitation infantile.
Plusieurs facteurs ont perpétué ce phénomène :
- Classisme et pauvreté: Les familles pauvres, dépourvues de ressources pour protéger leurs enfants, sont exploitées.
- Manque d’éducation: L’analphabétisme généralisé et le manque de sensibilisation renforcent l’acceptation sociale de ces pratiques.
- Absence d’état de droit: Les conflits prolongés et l’instabilité de l’État ont affaibli les institutions judiciaires, permettant aux auteurs d’échapper à toute responsabilité.
Impacts du Bacha Bazi sur les victimes et la société :
- Effets psychologiques et physiques: Les victimes subissent des traumatismes psychologiques profonds, comme la dépression et le trouble de stress post-traumatique (TSPT), ainsi que des risques d’infections sexuellement transmissibles.
- Répercussions sociales: La normalisation de l’exploitation infantile fragmente les tissus moral et social.
- Implications juridiques: La persistance du Bacha Bazi révèle l’incapacité du gouvernement afghan à appliquer les lois et à protéger les droits des enfants.
Efforts pour combattre le phénomène :
1. Législation: En 2017, l’Afghanistan a ratifié une loi criminalisant le Bacha Bazi et sanctionnant les auteurs et complices. Cependant, la mise en œuvre est entravée par la corruption et la faiblesse des systèmes judiciaires.
2. Sensibilisation communautaire: Des organisations locales et internationales mènent des campagnes pour éduquer les communautés sur les dangers de cette pratique.
3. Programmes de soutien aux enfants: Des centres de réhabilitation offrent un accompagnement psychologique et social pour aider les victimes à se reconstruire.
4. Collaboration internationale: Le gouvernement afghan collabore avec des entités comme l’ONU et l’UNICEF pour protéger les droits des enfants et promouvoir l’éducation.
Défis entravant les efforts :
- Corruption: La corruption au sein des institutions gouvernementales protège certains auteurs.
- Peur des représailles: Les familles évitent souvent de signaler les cas par crainte de vengeance.
- Normes culturelles: Certaines traditions tribales normalisent ou dissimulent cette pratique.
Solutions possibles :
1. Renforcer l’état de droit: Créer un système judiciaire indépendant et efficace pour punir les exploiteurs.
2. Éducation et sensibilisation: Investir dans l’éducation rurale pour transformer les mentalités.
3. Autonomisation économique: Soutenir financièrement les familles vulnérables pour réduire les risques d’exploitation.
4. Engagement communautaire: Impliquer les leaders religieux et tribaux dans des campagnes de rejet du Bacha Bazi.
5. Surveillance internationale: La pression internationale peut contraindre l’Afghanistan à respecter ses engagements.
Conclusion :
Le Bacha Bazi n’est pas une simple pratique culturelle, mais une violation flagrante des droits de l’homme et de la dignité des enfants. Son éradication exige des efforts locaux et internationaux coordonnés, centrés sur la création de systèmes sociaux et éducatifs protégeant les enfants et leur offrant une vie digne. Le rejet de cette pratique doit s’intégrer à l’évolution culturelle afghane pour garantir un avenir plus sûr et plus juste aux générations futures.
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